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Maître Jean lui a lu tous les rapports des précédentes sessions, et il est donc bien au fait de votre cas. Je suis Jean et je vous promets que vous serez jugée équitablement. Mais vous êtes une paysanne illettrée, vous avez besoin d’un conseil. Vous pouvez choisir un de vos juges pour vous assister. Merci. Mais je n’ai pas l’intention de me séparer du conseil de mon Seigneur. Jures-tu de dire la vérité en réponse à toutes nos questions ? Chaque fois que j’ai comparu devant vous, j’ai juré. J’ai juré encore et encore. Vous me harcelez. As-tu entendu tes voix récemment ? Oui, un temps elles ont été silencieuses, mais maintenant elles m’entretiennent chaque jour. Elles apparaissent dans ton cachot ? Je n’entends pas toujours bien ce qu’elles disent. Mes gardes font beaucoup de bruit. Que vous ont dit vos voix ? De vous répondre hardiment. Vous ont-elles promis la délivrance ? Sainte Catherine m’a dit que je serai sauvée. Je ne sais pas si ça veut dire que je sera délivrée par une attaque française sur Rouen, ou autre chose, mais on m’a dit que je serai libérée de par une grande victoire. Vous rappelez-vous les mots exacts ? Oui. “Accepte tout avec courage. Ne crains pas le martyre, car à la fin, tu entreras au royaume de Paradis.” Qu’est-ce que la voix voulait dire par “martyre” ? Je jeux Je n’en suis pas sûre. Ça signifie peut-être ce que je souffre ici en prison. Nuit après nuit, je ne peux dormir, et ensuite je dois venir répondre à vos questions. Toujours les mêmes questions. Rendez-vous compte de ce que je dois endurer dans ma cellule. Sans jeux sans repos, sans repos, nuit et jour. Je ne sais comment je pourrais souffrir davantage. Je m’en remets à Dieu. Penses-tu aller au royaume de Paradis ? J’en suis tellement sûre que je m’y vois déjà. C’est une réponse très grave. Oui, je la tiens pour très-précieuse. Quel fut le signe que tu donnas à ton roi dans la chapelle de Chinon, et qui lui fit accroire que tu étais envoyée par Dieu ? Vous me l’avez demandé des centaines de fois, et je vous ai déjà dit que je ne répondrai jamais à cela. Cela n’a rien à voir avec ce procès. Ce signe était-il d’or, d’argent, de pierreries ? Aucun or au monde n’aurait pu rendre ce signe aussi riche ni aussi beau ! Il durera mille ans. C’était une couronne ? Je n’ai pas dit que c’était une couronne. Alors qu’était-ce donc ? Si vous voulez le savoir, allez trouver mon roi et demandez-lui. Cette sorcière se moque du tribunal ! Vous me posez des questions auxquelles j’ai juré de ne pas répondre, et vous y revenez sans cesse. Que voulez-vous, que je me parjure ? Greffiers, attendez. Ne notez pas cette réponse. Jeanne, si nous vous prouvions que vous avez agi contre la foi, seriez-vous prête à vous soumettre à la sainte Église ? Je vous prie de le croire : je ne dirai ni ne ferai jamais rien contre l’Église. Et si jamais je l’avais fait, je m’en repens bien volontiers ! Voilà une bonne réponse, Jeanne. Maintenant je jeux Si vous reconnaissez les décisions de ce tribunal, alors reniez vos voix. Si vous persistez à maintenir



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