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Aucun de vous. Vous avez parfaitement raison. Allons, mon garçon, plus vite. Quel grossier personnage… Un cigare ? Non, merci. Vous êtes susceptible. Il n’y a pas de mal à être musulman. On ne dirait pas, à votre attitude. Tous n’épousent pas la cause rebelle. Je vous remercie. Mais certains le font. Vous, peut-être ? Moi ? Je ne suis pas musulman. Musulman ou pas, vous leur vendez des armes. Les gens qui se livrent à ce commerce ont eux aussi du sang sur les mains. Comment osez-vous ? Vous êtes bien susceptible. J’ai changé d’avis, j’accepte votre cigare. Vous devriez prendre du repos. Passez-moi les ciseaux. Il est plus solide qu’il n’y paraît. Autre chose ? Oui. Mettez un peu d’eau. Je n’avais jamais rencontré d’Américaine. Elles sont toutes comme vous ? Pourquoi, je suis comment? Un peu plus indépendante que la moyenne. Est-ce la façon anglaise de dire que vous me trouvez têtue ? Puis-je vous demander pourquoi vous avez choisi l’armée ? Ça vous semble si bizarre ? C’est une folie ! Allez, racontez-moi. Laissez-moi réfléchir. Quand j’avais ans, mon grand-père m’a offert des soldats de plomb. Depuis, vous jouez au soldat. On pourrait dire ça. Vous ne trouvez pas que c’est du gâchis ? Nous sommes tous capables de penser par nous-mêmes. Pourquoi s’en remettre à quelqu’un d’autre ? Un soldat peut avoir son avis. Vraiment? Mais il doit obéir aux ordres, qu’il soit d’accord ou non. Comme une machine. Nous ne sommes pas des machines, mais des êtres humains comme les autres. Non, pas au vrai sens du terme. Un être humain a des responsabilités. Je suis responsable de ce train. Pas vous. Vous agissez sur ordre du gouverneur, et donc sous sa responsabilité. Merci infiniment pour cette pensée réconfortante. Je sais aussi que je vous dois la vie. Et je vous en sais gré. Mais ça ne change rien à mon avis sur l’armée. Etes-vous une de ces féministes qui mettent la pagaille chez nous ? Possible. Ça vous ennuie ? Une bande d’extravagantes… Parce qu’elles défendent une opinion ? Il me semble aussi extravagant de passer sa vie à obéir. Dans la vie, on ne fait pas toujours ce qu’on veut. Mon métier est d’obéir. Avec des oeillères ! Comme je vous approuve. Vous étiez là ? Vous mériteriez une correction. Je passais pour aller fumer. Peu importe. La plate-forme avant s’est libérée. M. van Leyden, un petit thé avant la nuit? Merci. Vous savez, je désapprouve M. Peters pour les propos qu’il vous a tenus. M. Peters peut bien penser et dire ce qui lui plaît. Ça m’est égal. On ne dirait pas. Ça vous tourmente. Vraiment? Vous auriez du sucre ? Bien sûr. Je retourne aux commandes. Bonne nuit, van Leyden. Bonne nuit, M. Bridie. Ne tardez pas à vous reposer. Madame, reposez-vous bien. C’est assez ? Je compte beaucoup d’amis chez moi, à Haserabad, qui sont de sang mêlé. N’ayez pas peur des mots, M. Bridie. Ils sont bâtards, comme moi. Pas de quoi avoir honte. Ce sont des gens charmants, je ne leur veux que du bien. Ils sont charmants parce que vous l’êtes avec eux. Pas du tout. Ce sont mes amis, vous dis-je. Les métis, dans ce pays, ont soif d’amitié.



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